Présentation d'une propriété de l'Institut de France :
ABBAYE ROYALE DE CHAALIS
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L’écrin d’une collectionneuse
Lieu : Au cœur de la forêt d’Ermenonville
60300 FONTAINE-CHAALIS
À 40 km au NE de Paris
À 20 km de Chantilly
Histoire
L’abbaye royale de Chaalis, classée monument historique en 1965, ne souffre pas de la proximité de son auguste voisin, le domaine de Chantilly, tant son intérêt est évident. Remarquable par son étendue de 1 000 hectares, par ses sept siècles d’histoire, son château renferme une inestimable collection d’art réunie par Nélie Jacquemart et son mari Edouard André, héritier de l’une des plus grosses fortunes du Second Empire.
Fondée en 1136 par le roi Louis VI, l’abbaye devient très vite un centre économique et spirituel important. À la renaissance le Cardinal Hippolyte d’Este, premier abbé commendataire, proche de la famille royale, fait venir des artistes d’Italie tels que le peintre Le Primatice qui réalise les fresques de la chapelle royale, ou l’architecte Sebastiano Serlio qui y entame des travaux considérables.
Au XVIIIe siècle, le comte-abbé de Clermont fait édifier sous la direction de Jean Aubert, architecte des grandes écuries de Chantilly et du palais Bourbon, de nouveaux bâtiments de facture classique. Mais les investissements financiers sont trop lourds et les finances de l’abbaye sont mises à mal, entraînant la fermeture de celle-ci par décision de Louis XVI en 1786.
Après la Révolution, le domaine change de propriétaire plusieurs fois, une grande partie de l’abbaye est démolie et exploitée comme carrière de pierre. L’abbaye originelle n’est plus que ruines, seule l’aile nord du nouveau cloître, édifié par Jean Aubert, demeure. L’arrivée en 1851 de la baronne de Vatry va entraîner le réaménagement complet du domaine ; elle transforme les bâtiments claustraux en château, redonne faste et éclat à l’ensemble, restaure la chapelle royale et donne fêtes et réceptions accueillant ses nombreux amis.
D’extraction modeste, Nélie Jacquemart a été la protégée de Madame de Vatry qui l’a accompagnée dans sa carrière de peintre en l’introduisant dans la société artistique et aristocratique. Elle connaît bien le domaine où elle a passé une partie de sa jeunesse. Veuve d’Edouard André, elle achète le domaine en 1902 et, à grand frais, modernise le château, installe l’électricité, le chauffage, remeuble en mobilier des XVIIIe et XIXe siècles et y fait installer une partie de sa collection d’objets d’art, transformant cette demeure en un musée personnel qu’elle ne cessera d’enrichir par de nouvelles découvertes, de nouveaux voyages , témoignant d’une curiosité infatigable.
À sa mort en 1912, Nélie Jacquemart lègue l’abbaye et son hôtel parisien du boulevard Haussmann à l’Institut de France sous les noms respectifs de « Abbaye royale de Chaalis-musée Jacquemart André » et « musée Jacquemart André ». Le domaine est administré par la fondation Jacquemart André créée au moment du legs de Nélie Jacquemart.
À voir
Le château
Rez-de-chaussée
- La salle des moines consacrée aux œuvres du Moyen Âge et de la Renaissance et à des Primitifs italiens, dont deux Giotto.
- Les salons, salle à manger, salle de billard, ornés dans le goût du XVIIIe siècle, meubles Boule, tableaux d’Oudry, de Martin et de Philippe de Champaigne.
- Le salon oriental, avec des œuvres collectées lors des nombreux voyages de Nélie au Moyen-Orient et en Extrême-Orient. Tapis persan, autels birmans, sculptures népalaises.
- La galerie de 73 mètres, exposant des bustes antiques et de la Renaissance.
Etage
- Les appartements de Nélie Jacquemart.
- Les appartements des invités. Chacune des chambres étant meublée dans un style différent.
- La galerie décorée de portraits en pied, de coffres et de peintures italiennes.
La chapelle Sainte-Marie et les fresques de Primatice.
Les ruines de l’église abbatiale.
Le parc et la roseraie.
Les journées de la rose ont lieu tous les ans au mois de juin.
Aux alentours : le domaine de Chantilly, la forêt d’Ermenonville, la ville impériale de Compiègne, la clairière de l’Armistice de 1918…