Présentation d'une propriété de l'Institut de France :
MANOIR DE KERAZAN

Une demeure authentique
Lieu : En pays bigouden, dans le département du Finistère
Route de Suler
29750 LOCTUDY
À 20 km au sud-ouest de Quimper, en direction de Pont-L’Abbé
Histoire
Avant que Joseph Astor, maire de Quimper et sénateur du Finistère, n’acquière Kérazan au XIXe siècle pour en faire sa demeure, l’aspect du domaine avait déjà beaucoup évolué depuis sa construction. Bâti à la fin du XVIe siècle, le manoir de Kérazan est l’une des plus anciennes seigneuries du pays bigouden.
La famille Kerflous qui l’édifia en fut propriétaire pendant huit générations. C’est au XVIIIe siècle que des transformations notables vont être mises en œuvre sous l’impulsion du comte de Rosmorduc, devenu propriétaire par alliance. Un nouvel art de vivre transforme alors le manoir fortifié en une demeure d’agrément, construction d’un second niveau, reprise de la façade en un style classique, parc à l’anglaise de cinq hectares.
En 1793, le manoir est déclaré bien national et vendu à la criée pour 46 000 livres à Louis Derrien. Son gendre Edouard Le Normant des Varannes, homme particulièrement actif, introduit la culture de la pomme de terre dans la région, et crée la première féculerie dans le parc du manoir.
En 1847, Alour Arnoult, un riche notaire de Pont-l’Abbé, rachète le domaine. C’est par le mariage de sa fille Noémie avec Joseph Astor en 1855 que celui-ci va s’installer au manoir.
Homme politique républicain, Joseph participe activement à la vie publique de la Cornouaille. Il fait édifier le Musée des Beaux-Arts de Quimper, inauguré en 1872. Amateur d’art, il se lie avec Alfred Beau, peintre et céramiste, avec lequel il partage sa passion pour les œuvres d’inspiration bretonne.
En cette fin de XIXe siècle, le manoir de Kérazan devient sous l’impulsion des Astor un pôle culturel et mondain. Artistes et hommes politiques bretons s’y côtoient, de nouvelles distractions y voient le jour, les premières régates sont organisées, utilisant l’estuaire bigouden.
Joseph Georges Astor, fils de Joseph, sera le dernier propriétaire du manoir. Atteint de surdité, il ne pourra prétendre à la vie publique de son père. À la mort de celui-ci en 1901, Joseph Georges va engager toute son énergie et sa fortune à la valorisation du manoir familial.
Aujourd’hui, au manoir de Kérazan, le temps semble suspendu. On y pénètre comme dans une demeure que son propriétaire viendrait de quitter. De ce lieu se dégage une atmosphère romantique que ne vient pas contrarier le parc qui l’entoure.
Classé monument historique, le domaine de Kérazan a été légué à l’Institut de France en 1928 par Joseph-Georges Astor. Le site est géré aujourd’hui par la fondation Astor.
À voir
Le manoir
- Les salons aux boiseries du XVIIIe siècle et ses moulures.
- Bibliothèque inchangée depuis le XIXe siècle.
- Salle à manger aux panneaux peints datés de 1894.
- Salle de billard et ses boiseries du XVIIIe siècle.
- Grand salon aux mobiliers éclectiques.
- Collection de peintures d’inspiration bretonne : Charles Cottet, Maurice Denis, Auguste Goy.
- Faïence de Quimper : pièces uniques d’Alfred Beau.
- Le parc romantique de cinq hectares et le jardin potager.
Aux alentours : Le pays Bigouden terre de légende, Loctudy, Pont-l’Abbé, la pointe de la torche, le sable fin des plages de Lodonnec…